A QUOI SERT L’ARTERE FEMORALE SUPERFICIELLE ?
QUELLE LESION EST A L’ORIGINE DU RETRECISSEMENT DE L’ARTERE ?
COMMENT SE TRADUIT UNE ATTEINTE DE L’ARTERE FEMORALE SUPERFICIELLE ?
– Douleurs d’effort : douleur à type de crampe ou de sensation de fatigue de certains groupes musculaires (mollet, pied), déclenchée par l’exercice physique et disparaissant au repos. Cette douleur survient à la marche, jamais au repos ou à la station debout. Il peut également s’agir de sensation de serrement, de torsion, de brûlures ou d’un simple engourdissement du membre. La distance parcourue avant la survenue de la douleur (périmètre de marche) peut varier de moins de 50 mètres à plus de 500 mètres et constitue un bon indice de sévérité et de surveillance de l’artérite.
– Douleurs de repos : il s’agit de douleurs nocturnes intenses, souvent intolérables, siégeant au niveau des extrémités (orteils, pieds) qui sont froides. Ces douleurs obligent le patient à se lever ou à laisser pendre les jambes hors du lit et cèdent alors très progressivement. Elles traduisent un degré plus avancé de la maladie et imposent un avis médical urgent avant la survenue de plaies ou de gangrène.
EXISTE T ’ IL UNE ALTERNATIVE AU TRAITEMENT CHIRURGICAL ?
Le traitement médical doit être systématiquement débuté et poursuivi, soit isolément, soit en association avec l’intervention chirurgicale. Il comprend :
– La lutte contre les « facteurs de risque vasculaire » par des mesures hygiéno-diététiques (marche régulière, arrêt du tabac, régime alimentaire).
– Les médicaments :
– Vasodilatateurs : des études ont permis d’objectiver une amélioration d’environ 50% du périmètre de marche. Leur efficacité sur l’évolution à long terme de la maladie est contestée.
– Anti-agrégant plaquettaire (Aspirine, Ticlid et dérivés) ont prouvé leur efficacité surtout en terme de prévention de la survenue d’accidents cardio-vasculaires secondaires (réduction du risque de 25%).
Le traitement Chirurgical n’est proposé qu’en cas de gène fonctionnelle marquée ou au stade de douleurs de repos ou de plaies.
QUELLES SONT LES MODALITES DE L’INTERVENTION CHIRURGICALE ?
La durée de l’hospitalisation varie de 5 à 10 jours. Les soins postopératoires sont limités aux pansements et aux injections sous-cutanées d’anticoagulant. A la sortie, un traitement anti-agrégant plaquettaire est débuté. Vous serez revu en consultation par votre Chirurgien un mois après votre sortie du service, puis au 3ème et 6ème mois par votre Médecin Spécialiste pour un Echo-doppler de contrôle.
QUELS SONT LES INCIDENTS ET ACCIDENTS POSSIBLES AU COURS DE L’INTERVENTION ?
– Hémorragie par blessure artérielle ou veineuse. La transfusion de produits sanguins reste exceptionnelle au cours de ce type d’intervention.
– Lésions nerveuses. Dans la majorité des cas, il s’agit de contusion nerveuse responsables de troubles passagers. L’atteinte des nerfs sensitifs fémoraux est fréquente et se traduit par une zone d’insensibilité ou des douleurs à type de décharges électriques sur la face antérieure ou interne de la cuisse. Les douleurs régressent en général rapidement, mais les troubles sensitifs peuvent persister plusieurs mois.
– Accidents d’anesthésie, exceptionnels. Une information spécifique vous sera délivrée par le médecin au cours de la consultation préopératoire.
QUELLES COMPLICATIONS PEUVENT SURVENIR APRES L’INTERVENTION ?
– L’hématome favorisé par l’utilisation des anticoagulants et les fréquentes poussées d’hypertension artérielle. Il se traduit par un gonflement douloureux. S’il est important, il peut nécessiter une réintervention chirurgicale.
– Les complications lymphatiques sont constatées au niveau du pli de l’aine. Il peut s’agir d’épanchement de lymphe (lymphorrée) ou de tuméfaction (lymphocèle). Si cet écoulement ne se tarit pas spontanément, il peut être préférable de réintervenir pour ligaturer les vaisseaux lymphatiques responsables.
– Phlébite et embolie pulmonaire sont exceptionnelles et font l’objet d’une prévention systématique au cours de l’hospitalisation (anticoagulant, lever précoce).
– L’infection, plus fréquente si le pontage est réalisé pour traiter une plaie ou un début de gangrène. Elle peut être superficielle ou profonde. Redoutable en cas de pontage prothétique, elle impose alors une réintervention avec ablation de la prothèse et réalisation d’un pontage veineux.
– La thrombose (pontage obstrué) peut survenir soit immédiatement après l’intervention, soit au cours de l’hospitalisation. Elle traduit le plus souvent un problème technique (veine de mauvaise qualité, artère receveuse trop abîmée…) et oblige à une réintervention immédiate. Lorsqu’un nouveau pontage n’est techniquement pas réalisable, l’évolution de l’artérite peut être défavorable avec apparition de douleurs insupportables et de gangrène, qui font discuter de la nécessité d’une amputation.
A distance, les résultats de ces interventions sont globalement satisfaisants avec une perméabilité moyenne de 70 % à cinq ans, au prix d’une surveillance régulière afin de dépister une éventuelle dégradation progressive des zones de « raccordement » entre le pontage et les artères.