A QUOI SERT L’ARTERE CAROTIDE ?
QUELLE LESION EST A L’ORIGINE DU RETRECISSEMENT DE L’ARTERE CAROTIDE ?
COMMENT SE TRADUIT UNE STENOSE CAROTIDIENNE ?
La sténose carotidienne peut être symptomatique avec des manifestations regroupées sous le terme d’Accident Vasculaire Cérébral. Il peut s’agir d’un accident transitoire régressant sans séquelle en moins de 24 h ou d’un accident constitué entraînant des séquelles plus ou moins importantes. Les manifestations cliniques sont en rapport avec la localisation et l’importance du territoire cérébral atteint :
– Atteinte oculaire ( perte brutale et indolore de la vision d’un seul oeil).
– Paralysie d’un hémicorps, soit totale, soit limitée au membre supérieur et ou à la face.
– Perte de la parole isolée ou associée à une paralysie.
QUELLES SONT LES MODALITES DE L’INTERVENTION CHIRURGICALE ?
A la sortie, un traitement anti-agrégant plaquettaire est débuté. Vous serez revu en consultation par votre Chirurgien un mois après votre sortie du service, puis au 3ème et 6ème mois par votre Médecin Spécialiste pour un Echo-doppler de contrôle. Cet examen permet de contrôler la qualité du geste chirurgical, de surveiller la cicatrisation de l’artère opérée et de surveiller l’évolution de l’artère carotide de l’autre coté.
QUELS SONT LES INCIDENTS ET ACCIDENTS POSSIBLES AU COURS DE L’INTERVENTION ?
– Lésions nerveuses. Dans la majorité des cas, il s’agit de contusion nerveuse responsables de troubles passagers, régressifs en quelques semaines :
– L’atteinte des nerfs sensitifs cervicaux est fréquente et se traduit par une anesthésie de la mâchoire et du lobe de l’oreille.
– L’atteinte de la branche mentonnière du nerf facial entraîne une asymétrie du visage avec chute de la commissure labiale.
– Les lésions des nerfs laryngés sont responsables de troubles de la voix et nécessitent un avis spécialisé (ORL). L’atteinte de la douzième paire crânienne entraîne la paralysie de la moitié de la langue et du voile du palais avec gêne à la mastication et à la déglutition.
– L’accident vasculaire cérébral est en rapport soit avec une mauvaise tolérance du cerveau à l’interruption brutale du flux sanguin soit avec une embolie cérébrale au cours de la dissection des artères ou au cours du rétablissement de la circulation. Il peut s’agir d’un accident limité, rapidement régressif ou d’un accident définitif.
– Les accidents d’anesthésie sont exceptionnels. Une information spécifique vous sera délivrée au cours de la consultation d’Anesthésie préopératoire.
QUELLES COMPLICATIONS PEUVENT SURVENIR APRES L’INTERVENTION ?
– L’hématome cervical compressif favorisé par l’utilisation des anticoagulants et les fréquentes poussées d’hypertension artérielle. Il se traduit par un gonflement douloureux du cou et une gêne respiratoire. S’il est important, il peut nécessiter une réintervention chirurgicale.
– L’accident vasculaire cérébral, en règle lié à une embolie cérébrale, nécessite des examens complémentaires en urgence (scanner, écho-doppler) pour décider d’une éventuelle reprise chirurgicale. Le risque neurologique est actuellement inférieur à 3 % dans les équipes spécialisées.
– Les douleurs cicatricielles sont rares et parfois en rapport avec la survenue d’un névrome sur les branches du plexus cervical superficiel. Ces douleurs peuvent justifier une consultation spécialisée afin de déterminer la prise en charge la plus adaptée à chaque cas (antalgiques, infiltrations, reprise chirurgicale).
A distance, les résultats de cette intervention sont globalement bons avec un risque de resténose commun à toutes les interventions sur le système artériel. Cette resténose est liée à une mauvaise « cicatrisation » de l’artère qui se rétrécit progressivement. Ce risque est maximum au cours de la première année, son mécanisme et sa prévention ne sont à l’heure actuelle pas établis.